
Burdett ne se prive pas de donner force détails sur l'état de corruption et le fonctionnement atypique de la police thaïlandaise, et ne fait pas plus l'impasse sur le développement florissant de l'industrie de la prostitution. Indéniablement, l'efficacité de la narration y gagne, puisque le moindre événement quotidien devient révélateur d'un mode de vie et de pensée qui nous échappe presque totalement. A l'inverse, on n'échappe pas à un exotisme légèrement racoleur, à la limité d'un reportage de "Zone Interdite". En cela, on est assez loin des romans de Tony Hillerman, qui trouvaient leur force dans l'originalité du contexte (la communauté indienne à la fin du XXème siècle), et paraissaient plus exacts, moins sensationnalistes que "Bangkok 8". Moyennant quoi, en se gardant de la considérer comme une enquête sociologique (l'auteur reconnaît d'ailleurs assez humblement en fin d'ouvrage avoir recouru à quelques expédients pour agrémenter son roman), cette drôle d'histoire se déguste sans complexe, avec une délectation légèrement salace.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire